Tori Ferenc
Vit et travaille au Royaume-Unis
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In Waiting
On oublie souvent que l’arrivée d’un premier enfant n’est pas seulement la naissance d’un enfant mais aussi celle d’une mère. C’est une expérience de métamorphose pour l’ensemble de la famille – cela modifie la dynamique des relations et la manière dont on regarde nos propres parents. La grossesse et les premiers pas dans la parentalité sont pleins de doutes et de peurs. Est-ce que tout ira bien pour le bébé ? Est-ce que l’accouchement sera douloureux ? Comment ce nouveau rôle me changera ? Dans ma propre expérience, ces sentiments ont été accentués par le fait que j’ai découvert que j’étais enceinte alors que débutait la pandémie mondiale.
La grossesse est une période d’anticipation infinie, à laquelle l’arrivée de l’enfant met brutalement un terme. In Waiting se concentre sur ce moment de nos vies où tout le reste est en pause. Puisque nous étions dans l’impossibilité de voyager et de voir nos familles en Pologne, la grossesse est devenue une expérience intime que j’ai partagée avec mon mari. Essentiellement limitée aux murs de notre appartement, j’ai tourné mon appareil sur nous. J’ai commencé à documenter nos vies dans ce moment de transformation et j’ai continué à le faire après l’arrivée de notre fille.
L’ombre et la lumière jouent un rôle central dans ce travail, traduisant la complexité des premiers moments de la maternité avec ses hauts et ses bas. Les portraits de famille dialoguent avec des natures-mortes de moments de réalité parentale sans intérêt que sont les tétines stérilisées, les jouets éparpillés sur le sol, les repas à emporter mangés à la va-vite. Ces images font écho à une sensation de claustrophobie, à laquelle tant de personnes peuvent associer les premiers jours de la parentalité.
Surveiller un bébé peut terriblement isoler et il y eut des jours où j’avais l’impression que les murs se refermaient sur moi. Je voulais me documenter dans ces différents états qui allaient de la joie à l’anxiété. Faire ce projet est devenu un témoignage de ma propre maternité, mais aussi un moyen de supporter ces défis. Me photographier moi-même attendant de devenir mère est devenu une sorte de journal visuel qui m’a permis d’explorer mes propres limites des deux côtés de l’objectif.